Le Monde est malade…

Et si la crise actuelle du Covid-19 nous donnait l’occasion individuelle et collective de nous recentrer sur l’essentiel ?

Depuis le temps qu’on le disait… Mais c’était au sens figuré. Là, c’est au sens propre ! Le Monde est malade ! Le Monde est vraiment malade ! Et la maladie frappe, littéralement, à notre porte, et indifféremment à celle des dirigeants, des salariés, des soignants, etc.

Ayant depuis toujours eu la conviction qu’on retrouve à l’échelle de l’individu, ce qu’on retrouve à l’échelle de l’équipe, de l’organisation ou de la société, et réciproquement, le Covid-19, qui nous fait toucher du doigt la fragilité de notre existence, de notre société et de notre monde, nous donne plus que jamais l’occasion de nous interroger.

Quand la maladie frappe l’humain

L’humain en bonne santé se sent en état normal ; il se réjouit généralement peu de sa normalité et encore moins de sa santé puisque c’est normal ; le corps suivra ! Comme « tout va bien », il en abuse parfois ; pas assez de sommeil, trop de travail, etc. Il se sent invincible, tout-puissant, plein de certitudes, en contrôle, y compris de la nature. Il en oublie parfois la chance d’être ; or, la probabilité qu’il soit là est quasi nulle ! Et pourtant, il est bel et bien là ! Chacun de nous est un petit miracle biologique.

Quand l’humain est malade, il « perd son temps au lit », lui qui a tant à faire. Il prend les mesures pour guérir vite, mais il est obligé de s’arrêter. Il peut ruminer, regrettant le passé et espérant vite un retour à la normale, ou bien accepter la situation (ce qui veut dire c’est là -et non c’est bien-), s’y confronter sans excès de culpabilité (pas très utile car ce qui est fait est fait) et s’interroger : la maladie s’attaque souvent à nos zones de faiblesses, dévoilant ainsi nos fragilités (au sens propre ou figuré), pour ceux qui veulent bien les voir. Qu’est-ce que cela dit de moi en ce moment ? Qu’est-ce que cela m’apprend-il sur moi ? Qu’est-ce que je ne dois pas oublier de cette période si particulière ? En outre, l’humain malade va consulter un spécialiste et sait s’entourer de personnes bienveillantes, présentes, à l’écoute, et compréhensives, ce qui favorise la guérison.

L’humain guéri, assoiffé de normalité donc d’invincibilité, s’empresse souvent d’oublier sa maladie -perçu comme évènement négatif- et, c’est le piège : ses enseignements précieux retombent dans l’ombre (la partie de moi que je ne veux pas voir) de l’inconscient. « Qui ne regarde pas son ombre regarde son destin » disait Carl Jung (médecin psychiatre suisse, 1875-1961). Le destin va sûrement refrapper à la porte, mais cette fois, avec une plus grande intensité.

Quand la maladie frappe le monde

Le Covid-19 est un virus hautement contagieux qui peut se transformer en infection pulmonaire et peut entraîner des troubles respiratoires graves, et dans certains cas la mort. La respiration, c’est la vie. C’est interpellant que ce virus qui touche tout le monde s’attaque littéralement au « vital ».

Avant le Covid-19, quand le monde allait bien (allait-il si bien que cela ?), la situation était normale avec les mêmes symptômes que décrit précédemment : invincibilité, toute puissance, management à la petite semaine.

Quand le monde est malade, c’est la crise ; il faut gérer les urgences (dont certaines n’étaient pas anticipées), il faut se préserver, il faut guérir vite, et c’est légitime. Certains, comme les soignants et d’autres, font preuve, disons-le, d’héroïsme. La situation est grave. Le vent va souffler fort. Gérer la crise est la priorité en 4 étapes itératives (issues du MBTI) : 1. Quels sont les faits ? 2. Quelles options s’ouvrent à nous ? 3. Quel est le pour et le contre de chacune des options ? 4. Quelles options sont humainement préférables ? Je vois aussi en parallèle une autre priorité : celle de s’interroger, sur ce qui fonctionne sans faire de vague, et aussi sur ce qui ne tourne pas rond, sur nos fragilités, sur ce qui peut être amélioré, sur la place de l’essentiel / du vital dans nos vies. C’est le bon moment. Si cette réflexion est faite a posteriori, elle perdra d’intensité et surtout d’authenticité, et risquera d’être lissée ou instrumentalisée.

Après le Covid-19 (il y aura un avant et un après), et d’autres turbulences à venir, le monde sera probablement en état de choc post-traumatique ; la tentation sera grande alors de nommer quelques bouc-émissaires et d’avoir la mémoire courte sans tirer profit de nos prises de conscience individuelles et collectives de quand on était malade. 

Et maintenant ?

« Nous ne maîtrisons pas ce qu’il nous arrive mais ce que nous en faisons » me disait récemment un dirigeant. Soyons plus agiles que jamais, prenons soin de nous, libérons nos tensions inutiles, privilégions l’être sur le faire, soyons exigeants et bienveillants, restons calmes en dépit de la tempête, conservons une pointe d’humour (la meilleure des thérapies) quand cela est possible, ressentons l’éphémère, profitons du moment présent et envisageons dès à présent l’avenir avec paix et sérénité. Et vous, quelle est votre prise de conscience aujourd’hui de la situation actuelle qui ne sera donc pas vaine ? L’avez-vous noté en y associant votre ressenti (peine, espoir, etc.) ? Quels petits changements êtes-vous prêt à initier dès aujourd’hui pour un meilleur demain pour vous, pour vos proches, et pour le monde ?

Article écrit par

Marc Beretta

Directeur Académique à HEC Paris

Il dirige le cabinet international de coaching Inis alga (www.inisalga.om). Il est certifié Master Coach (MCC) par la Fédération Internationale de Coaching (ICF) et est superviseur de coachs professionnels. Il est membre du corps professoral de TRIUM (New York University – London School of Economics – HEC Paris) Global Executive MBA et du programme 100% en ligne HEC-Coursera Master of Science in Innovation & Entrepreneurship (MSIE). Il est Directeur Académique à HEC Paris où il intervient dans les programmes Dirigeants depuis 2009 sur les thèmes du Leadership et du Développement Personnel. Diplômé de l’ESCP, il a été formé à la psychologie (Analyse Transactionnelle). mberetta@inisalga.com

Il croit que de petits changements peuvent faire une grande différence.

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Inis alga signifie île noble en celte :

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